Évènement – Festival Art et Paysage, 2010
Co-réalisation avec Friche & Cheap, l’EBABx et l’ENSAPBx.
Lauréats

Installés à la lisière du parc, au contact avec le front bâti du lotissement, nous nous sommes appuyés sur une parcelle non construite car trop étroite mais suffisamment large pour ne pas être qu’un passage. Dans un hiatus du tissu pavillonnaire. Nous avons imaginé tirer l’espace privé du terrain dans le parc public en matérialisant l’espace de l’intime par un tiroir géant, de la taille de la parcelle sortie de son socle, et posé seul, nu dans le parc. Des sons émanent du tiroir dont l’intérieur est inaccessible. Nous avons souhaité interroger la relation de l’intimité avec l’espace construit et ses codes dans la fabrication de la ville périurbaine.

Ce tiroir géant échoué dans le parc représente le volume d’un emplacement resté vide entre les parcelles du lotissement voisin. Ce terrain trop petit pour être construit, trop grand pour n’être qu’une limite n’entre pas dans la géométrie du lotissement. Ce tiroir hors de son emplacement initial questionne la signification du refuge comme une translation du lieu de l’intime dans l’espace public.

Le titre de l’installation reprend la formule qui, en urbanisme, désigne le relogement temporaire de personnes au moment de la réhabilitation de leur habitat. Aussi, cette installation avance l’idée d’un lieu privé qui est provisoirement amené à occuper le domaine public. Qu’est-ce qu’un tiroir hors de son meuble ? Qu’est-ce qu’un pavillon hors de son lotissement ? Cet élément insolite est la représentation du pavillon hors de sa parcelle. Comme lui, le tiroir apparaît clos, banal, manufacturé, produit en série.

Son contenu depuis l’extérieur n’en reste pas moins insaisissable. Seuls les sons qui s’en échappent laissent imaginer la vie intérieure qui s’y déroule. Il est métaphore d’un volume qui renferme les secrets d’une intimité quotidienne. Aussi, le refuge existe-t-il s’il ne se confronte pas à l’extérieur et à son environnement ?