Par les toits qui courent - vue d'ensemble

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Par les toits qui courent, je traverse, je file droit, je monte ou descends…
Par les toits qui courent, je prends le temps.
Passés les préjugés sur le milieu urbain, la frénésie laisse place à la promenade, lente et contemplative. Ce sillon qui se dessine sur les sommets des toits bordelais se moque des traditionnels axes de circulation de la ville, qui se veulent toujours plus rapides et sans détours.
Cette randonnée urbaine traverse les quartiers emblématiques de Bordeaux, créée des liens entre des points de vue uniques et propose une redécouverte de la ville, un nouveau terrain de jeu.
Nous choisissons de partir à l’assaut d’un paysage aérien méconnu et de l’arpenter dans ses changements de niveaux, ses décrochés.

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Sur le long terme, ce sont tous ces toits au maillage serré, parfois plus lâche, mais assurément opposés à l’assise plane de la ville qui seront désormais accessibles.
C’est le lieu du silence, loin de la circulation, le lieu de la brise qui se fraye un chemin entre les toitures, le lieu de contemplation de la lumière bordelaise, si emblématique et emprunte de poésie. Cette lumière semble glisser sur les toits ocres, gris, elle travaille avec ces couleurs, avec les aspérités des tuiles, cassant les lignes et jouant avec les ombres. C’est un lieu privilégié pour observer le mouvement continu de cette matière impalpable.

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Par les toits qui courent - axo
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Mais cet axe n’est pas une simple circulation. C’est une ligne végétale qui se déroule sur onze kilomètres. Hors du commun, elle représente une surface d’un hectare de substrat qui capture une biodiversité aventureuse, curieuse et assoiffée de nouveaux mondes et de nouveaux horizons.
Ce sillon végétal assure une réelle continuité en faveur du vivant.
Animée par les vents et les flux, accrochée aux manches de nos vestes ou coincée dans nos chaussures, la vie végétale et animale trouve une nouvelle place dans un milieu urbain généralement hostile car trop aseptisé.

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Ce sillon évolue de manière autonome, dans le sens où il accueillera (à terme) une végétation herbacée spontanée.
Cela permet de favoriser les essences locales et complètement adaptées, se déchargeant ainsi de tout entretien mais aussi de toute aberration biotopique. Depuis le jardin public ou encore du jardin botanique, certaines graines partent à l’assaut de ce chemin qui leur est ouvert et lentement, avec le temps, elles se promènent, se rencontrent et choisissent une place pour se développer.

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Par les toits qui courent - axo

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Cette ligne végétale agit comme une véritable signalétique, renforcée par un éclairage nocturne. Secrète, discrète la journée, nous pouvons seulement supposer que là-haut, quelque chose se passe… Et puis le soir, la ligne s’éveille, le fil de lumière qui l’accompagne la révèle et marque alors profondément la ville, la redimensionne et subtilement, la maltraite, la questionne et la redessine. Et si au détour d’une ruelle, rêveur, on remarque une nouvelle fois cette passerelle, alors c’est décidé, notre curiosité sera rassasiée. C’est alors que l’on découvre la ville, qu’on la conquiert en la gravissant, elle, si solide, semble tout à coup soumise à un équilibre fragile.
Qui n’a pas un jour rêvé de s’approprier, ne serait-ce que pour un instant, l’agilité du chat de gouttière, se promenant dans la lumière d’une fin de journée sur la faîtière du toit du voisin ?
Dans le quartier des Capucins, nous sommes montés sur notre ville, le secret est révélé depuis ce point haut. Mais en l’arpentant, la promenade devient capricieuse, se faufile, détourne, traverse, elle se cache ou se montre et alors, elle s’affirme, orgueilleuse et effrontée. Les sens brouillés, c’est au détour de la rue Traversanne que l’on décide de flâner sur la placette insérée dans les toits.

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Dans cette intimité, on se sent en sécurité, et on y discute longuement, peut-être de cette journée où l’on a marché sur la ville. C’est alors que notre soif d’aventure nous fait reprendre notre route. La ligne vient frôler le fleuve, elle se cache et l’espionne, choisit son moment et vient l’affronter. Le belvédère joue cette fois avec nos émotions, on s’approche et on l’apprivoise lentement.Alors on se prend nous aussi, au jeu, tel un espion. Les passants paraissent des fourmis, et il faut un certain effort le regard plissé, pour suivre le jeu de ce groupe de jeunes sur les quais. Puis on ose lever les yeux, on est sur les coteaux, de l’autre coté du fleuve, mais ne l’a-t-on jamais traversé ? La ligne nous a fait signe depuis la place Stalingrad, elle nous y attend. Après être redescendue sur le plancher des vaches, la ligne accélère mais reste. Elle sait où elle nous emmène, elle s’y presse. Une fois le pont de pierre traversé, on regrimpe, il était temps car par les toits qui courent nous nous sommes habitué au calme d’en haut, et depuis les rebords de ce Bordeaux de la rive droite nous finirons la soirée, le regard tourné vers la ville, en contrebas.

Dossier complet (insuu):  Par les toits qui courent

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